Prêts pour l’aventure
Le Bronco Badlands ou la Wrangler Rubicon constituent deux outils très efficaces pour affronter la majeure partie des situations en tout-terrain amateur. Pour aller plus loin il vous faudra puiser dans une liste d’équipements ou faire une préparation de la voiture, ce qui l’éloignera à chaque étape de ses facultés à emprunter une route classique. Cette remarque vaut pour les deux modèles, et pour tous les véhicules tout-terrain en général.
Sur le papier, la Jeep comme le Ford semblent bénéficier du juste équipement, mais certains chiffres clés tournent à la faveur du Ford. Ce dernier affiche une garde au sol de 261 mm contre 252 mm pour la Jeep, et indique pouvoir franchir des gués de 80 cm, contre 76 cm pour sa concurrente. On est un peu dans l’épaisseur du trait, mais les angles d’attaque/ventral/sortie donnent là aussi l’avantage au Badlands : 41°/33°/24°, contre 36°/31°/21° pour la version Rubicon. En réalité, même la version Outer Banks du Ford fait mieux : 38°/31°/22°.
Jeep Wrangler Rubicon
Sur le terrain, c’est bluffant
Nous avons eu l’opportunité de tester la Wrangler et le Bronco sur une même zone off-road, et plus précisément au domaine de Forest Hill, en région parisienne. Ce lieu bien connu des passionnés de off-road était utilisé autrefois pour les sélections du Camel Trophy, raid aventurier qui n’a rassemblé que trois Jeep en 1980 mais des milliers de candidatures 5 ans plus tard.
A bord de la Wrangler, que nous avions déjà eu l’occasion de tester dans la même zone, nous avions déjà noté la facilité déconcertante apportée par la technologie aussi bien dans les zones boueuses que dans les pentes.
A bord du Bronco, le sentiment est le même, et l’aisance en franchissement aussi épatante. Dans un cas comme dans l’autre, il faut vraiment vouloir aborder des phases très compliquées ou attaquer des zones humides extrêmes pour mettre les voitures en difficulté. A chaque situation peut correspondre un réglage (sur les vitesses courtes, les blocages de différentiel, la déconnexion de la barre antiroulis) mais aussi un mode de conduite intelligent. C’est la sérénité qui domine, et on atteint plus facilement ses propres limites que celles de la technique.
Le bouton magique du Ford
La Jeep se montre parfois plus à l’aise dans les démarrages, car elle utilise le couple du moteur électrique. Le V6 du Bronco offre quant à lui de la furie et donne l’impression, en montant en régime, qu’il va arracher la voiture de là où elle est, quoi qu’il arrive. Les gabarits sont voisins, les empattements longs et comparables, et l’encombrement ne tourne pas à l’avantage de l’une ou de l’autre.
Dans les deux cas, on aimerait bien, parfois, être au volant d’un modèle un peu plus compact. Mais, dans certaines conditions, le Bronco dispose d’une botte secrète. La technologie Trail Turn Assist permet en effet de bloquer la roue arrière intérieure, ce qui permet à la voiture de tourner sur elle-même ou presque. Dans des situations où il est compliqué de manœuvrer, cette fonctionnalité est particulièrement intéressante.
Conclusion
Si on considère l’aspect budgétaire, la réputation et l’image de la marque, la qualité perçue et la valeur résiduelle en France grâce à la technologie PHEV, la Wrangler emporte ce match. Mais cette approche rationnelle peut être chahutée par un Bronco très adroit en tout-terrain, qui semble pouvoir aller encore plus loin dans les réglages extrêmes et dont le moteur V6 donne le sourire.
En outre, le design étant le premier critère d’achat, c’est aussi un critère subjectif qui pourrait faire pencher la balance. En résumé, la Wrangler est incontournable, rationnelle, et plus chic que le Ford, mais il convient de reconnaître que la perspective de mettre un Bronco Badlands dans son garage fait aussi pétiller les yeux… Dans les deux cas, un tel achat demande un gros budget et beaucoup de passion.
Article de Didier Laurent.
Les fiches techniques
Fiche technique Ford Bronco 2.7 V6 Ecoboost Badlands
- Conso mixte WLTP (l/100 km) : 13,7
- CO2(g/km)/malus : 326/38 250 €
- Puissance fiscale : 15 CV
- Pays de fabrication : USA (usine de Wayne, Michigan)
- Garantie : 2 ans/kilométrage illimité
- Moteur thermique : avant, longitudinal, V6 essence, 2 turbos, 2 694 cm3
- Transmission : intégrale, automatique à 10 vitesses
- Puissance (ch à tr/min) : 335 à 5 250
- Couple (Nm à tr/min) : 563 à 3 100
- Poids à vide (kg) : 2 219
- Long.x larg.x haut. (m) : 4,81 × 1,93 × 1,85
- Empattement (m) : 2,95
- Diamètre de braquage (m) : 11,9
- Vitesse maxi (km/h) : 161
- 0 à 100 km/h (s) : 6,7
- Pneus de série AV-AR : 255/70 R 18
- Pneus de l’essai : Bridgestone Dueler A/T
- Coffre à (l) : 471-504 à 1 780
- Réservoir (l) : 79
- Prix (€) : 76 500 €
Fiche technique Jeep Wrangler 4xe Rubicon
- Conso mixte WLTP (l/100 km) : 3,5
- Autonomie en tout électrique (km) : 40
- Capacité de batterie (kWh) : 17,3
- CO2(g/km)/malus : 97/non
- Puissance fiscale : 16 CV
- Pays de fabrication : USA (usine de Toledo, Ohio)
- Garantie : 2 ans/kilométrage illimité
- Moteur thermique : avant, longitudinal, 4 cylindres, 2 turbos, 1 995 cm3 272 ch + machine électrique
- Transmission : intégrale, automatique à 8 vitesses
- Puissance cumulée (ch à tr/min) : 380 à 5 250
- Couple (Nm à tr/min) : 400 à 3 000
- Poids à vide (kg) : 2 409
- Long.x larg.x haut. (m) : 4,88 × 1,89 × 1,90
- Empattement (m) : 3,01
- Diamètre de braquage (m) : 12,3
- Vitesse maxi (km/h) : 180
- 0 à 100 km/h (s) : 6,4
- Pneus de série AV-AR : 255/70 R 18
- Pneus de l’essai : Bridgestone Dueler A/T
- Coffre à (l) : 533 à 1 910
- Réservoir (l) : 65
- Prix (€) : 79 700 €
