A l’instar de la CJ-7 qui devient Scrambler dans sa version pick-up, le Cherokee a connu la même déclinaison. Le Comanche (aussi appelé MJ) était une version à benne du Cherokee XJ.
Cherokee et Comanche, deux noms de tribus
Le Comanche était donc la déclinaison pick-up du Cherokee XJ, initialement, il partageait beaucoup d’éléments mécaniques avec le XJ. Cependant, il était possible d’avoir un moteur diesel Renault 4 cylindres de 2,1 litres pour le modèle MJ 1986. Ce qui le rendait unique comme véhicule pick-up, c’était sa structure monocoque. Il était disponible en deux versions : le Comanche Sport Truck avec plateau court et le Comanche Chief avec plateau long. Mais si le Comanche se décline sur base de Cherokee, les deux noms de baptême font échos aux tribus amérindiennes.
La Jeep Wagoneer, désigné SJ, a fait son apparition en 1962 et a été commercialisé comme un break de luxe de 1963 à 1991. Parallèlement, Willys a retiré sa carrosserie break, et a ajouté une benne amovible et lancé le Gladiator, un pick-up basé sur la même architecture et les mêmes composants que le Wagoneer. Le Gladiator a été produit de 1963 à 1971, avant de perdre son nom d’origine. Il a continué en tant que modèles J2000 et J4000, puis J10 et J20 de 1974 à 1988. Le Jeep Gladiator SJ est considéré comme le premier véritable prédécesseur du Jeep Comanche.
Un peu d’histoire sur le blason de ces deux modèles Jeep
Mais, les deux noms de baptême des Cherokee et Comanche ne sont pas si innocents qu’ils y paraissent. Au contraire, Jeep sait très bien pourquoi elle a choisi Cherokee et Comanche. Les Cherokees et les Comanches sont deux tribus amérindiennes importantes, mais distinctes dans leurs origines et cultures.
Les Cherokees, originaires du sud-est des États-Unis, vivaient dans des villages permanents et pratiquaient l’agriculture. Leur société était organisée autour de clans matrilinéaires, et ils ont développé une écriture propre grâce à Sequoyah. Cependant, leur histoire est marquée par le Trail of Tears (1838-1839), une déportation forcée vers l’Oklahoma, causant de lourdes pertes humaines.
Les Comanches, quant à eux, étaient des nomades des Grandes Plaines, connus pour leur maîtrise du cheval et leurs talents de guerriers. Ils dominaient une vaste région appelée « Comancheria » et vivaient principalement de la chasse aux bisons. Leur déclin a commencé avec l’arrivée des colons et la disparition des bisons. Ces deux tribus symbolisent des cultures riches et résilientes, malgré les défis posés par la colonisation.
AMC imprime sa marque sur la gamme Jeep
La Jeep Comanche a été lancée en 1986 par AMC, propriétaire de Jeep, pour concurrencer les marchés américain et japonais. Il était basé sur le Jeep Cherokee pour réduire les coûts de fabrication, dont AMC gérait aussi la marque Dodge. La structure hybride et le design du Jeep Comanche lui offraient une capacité de chargement de premier ordre. De plus, les modèles ultérieurs avec un moteur essence six cylindres en ligne 4.0l à injection étaient puissants, robustes et efficaces.
Pendant plusieurs années, il a rivalisé avec le Toyota Hilux, leader du marché, et d’autres concurrents comme le Dodge Ram 50, le Ford Ranger et le Mazda B Series, avec son petit succès. Cependant, en 1987, l’acquisition d’AMC par Chrysler a entraîné le déclin du Comanche. Chrysler a divisé ses offres : Dodge se concentrait sur les pick-up à châssis séparé et Jeep sur le marché croissant des SUV. Malgré cela, 1988 a été la meilleure année pour le Comanche, avec 43 718 unités vendues. Enfin, il a quitté la production en 1992 avec seulement 952 unités produites cette année-là.
Selon W. Paul Tippett Jr., président d’AMC à l’époque : « les gens considèrent les pick-up comme une alternative raisonnable et sophistiquée aux voitures ». Une grande partie de l’attrait du Jeep Comanche résidait dans son prix abordable. Le modèle deux roues motrices débutait à 7 049 $, soit moins de 20 000 $ après ajustement de l’inflation. Ce tarif avantageux en faisait également le véhicule Jeep le plus abordable de l’année 1986.