Introduite en 1981, la Jeep Scrambler était une Jeep similaire à la CJ-7, mais avec un empattement long. Connu internationalement sous le nom de CJ-8, ce pick-up était disponible en version à toit rigide ou capote souple. Il sera remplacé par le Comanche pour continuer à proposer un pick-up dans la gamme, en attendant le retour du Gladiator.
Scrambler, quand Jeep transforme la CJ en pick-up
Après le retrait progressif de la CJ-6 en 1975, les propriétaires de Jeep réclament à nouveau un utilitaire. AMC répond avec la CJ-8 « Scrambler ». Ce petit pick-up est similaire à la CJ-7, mais son empattement est plus long (2,64 m) et son porte-à-faux arrière permet d’augmenter l’espace de chargement. Son gabarit est contenu, il mesure 4,50m pour 1,54m de large et 1,73m de hauteur. Sa garde au sol de 20 cm lui permettra donc de s’aventurer hors des sentiers battus, son poids à vide est de 1 407 kg. Les composants sont en grande partie identiques à ceux de la CJ-7, bien qu’un V8 n’ait jamais été proposé dans la CJ-8 classique, et que les Scrambler à six cylindres puissent être équipés de la transmission automatique AMC Model 904.
L’AMC Jeep CJ-8 était commercialisé à cette époque (1981-1982) en version Utility (à bâche) et Scrambler (pick-up). On verra aussi un CJ-8 Renegade dès 1982, mais ce dernier était une version à bâche plus huppée que le Utility. Du côté des moteurs, des 4, 6 et 8 cylindres seront proposés. Les deux plus petits 4 cylindres étaient un bloc essence Pontiac GM L4-151 OHV de 2,5l pour 87 ch. Le deuxième était un diesel issu de chez Isuzu, L4-144 C240 OHV de 2,4l pour 60 ch. Le seul 6 cylindres proposé provenait de la banque d’organes d’AMC, le L6 258 OHV, 4,2l pour 114 ch.
Enfin, le V8 AMC 5,0l affichait 125 ch, les transmissions venaient de chez Borg Warner, Warner ou Chrysler. Des manuelles à 4 ou 5 rapports ou automatiques à 3 rapports. Le tout premier Scrambler équipé du bloc Pontiac de 87 ch, réclamait 17″ pour atteindre 100 km/h, avec une VMAX à 120 km/h. Sa consommation moyenne était de 22 mpg (miles/gallon) soit 10,7l/100.
L’idée était bonne, mais…
Connu internationalement sous le nom de CJ-8, ce pick-up à cabine ouverte était disponible en configuration Soft Top (en capote souple) ou Hard Top. Une version à toit rigide en acier du Scrambler a été exportée en Australie. Puis, on vit même le service postal américain en Alaska utiliser des Scrambler à transmission automatique. L’ancien président des États-Unis, Ronald Reagan, a été vu au volant de sa Scrambler bleue au ranch « Rancho De Cielo ». Quelle meilleure publicité pour un constructeur américain ?
Dès 1983, on voit apparaître de nouvelles couleurs pour le Scrambler, tout comme une ridelle sur sa benne. Une version plus cossue sera même introduite en 1984, avec la Laredo. Dès 1984, le 4 cylindres essence AMC en standard voit ainsi sa puissance augmenter à 105 ch. Ses ventes n’ont pas réellement décollé, peut-être la faute à sa simple cabine pour deux passagers. Pourtant son plateau de 1,50m de long avait de quoi séduire, mais peut-être fallait-il déjà anticiper les week-ends en famille.
En étant ainsi le seul pick-up décapotable du marché, AMC Jeep pensait tenir là une révolution. Les commerciaux ont cependant eu du mal à convaincre les foules. Un autre élément pouvait expliquer sa déroute, son châssis (échelle à longerons) provenait de la CJ-6, vieillissant et archaïque. Conçu pour transporter des objets à travers des chemins accidentés, il était plus instable sur route comparé au châssis de CJ-7. D’autant que les sièges d’un confort inférieur n’invitaient pas aux longs trajets. En 1981, le Scrambler était vendu à partir de 7 288 $, soit 26 600 $ d’aujourd’hui (24 300 €).
Le Scrambler sera remplacé en 1986 par un pick-up de taille similaire : le Comanche. Peu vendu à l’époque, le Scrambler est pourtant aujourd’hui extrêmement populaire auprès des collectionneurs.