Jeep possède actuellement une part de marché de 1 % en Europe. L’ambition, à terme, est de pouvoir plus que doubler cette part de marché.
Doubler la part de marché en Europe pour Jeep
La firme américaine se fixe un objectif de doubler ses ventes mondiales d’ici à 2030. Mais, en Europe, il faudrait pouvoir doubler la part de marché, ce qui est réalisable en optant pour les bons modèles. Actuellement, Jeep est en croissance constante et occupe 1 % du marché européen. C’est encourageant mais ce n’est pas suffisant pour le PDG de la marque, Antonio Filosa.
« Nous sommes en croissance constante. Mais bien que 1 % de part de marché soit correct, ce n’est pas suffisant. Grâce à Stellantis, nous avons plus d’options pour les sites de production et les synergies de plateforme en Europe qu’avec FCA. Par conséquent, je pense que nous avons la possibilité de doubler notre part de marché en quelques années. Étant donné que l’Europe est trois fois plus grande que l’Amérique latine, les opportunités pour Jeep, en termes de volume, sont trois fois plus importantes que ce que nous pourrions réaliser en croissant davantage en Amérique latine » déclare Antonio Filosa.
Une volonté et un plan d’envergure
Le plan Stellantis Dare Forward 2030 prévoit que 50 % des ventes aux USA et 100 % en Europe soient électriques à cette date. La stratégie sur le long consistera à exploiter de manière pragmatique, l’exploitation de modèles thermiques là où le marché le demande. Pour l’heure, les deux prochains nouveaux modèles présentés seront les Recon et Wagoneer S. Ces deux derniers seront proposés en version 100 % électrique. Mais, Jeep ne s’interdit pas de les décliner en version thermique si la demande est suffisante.
De plus, Jeep appliquera une stratégie de commercialisation territoriale. Elle le fera ainsi, car elle retient de ses erreurs faites sur certains marchés. Par exemple, pour optimiser les coûts de production, le constructeur prend parfois des décisions regrettées par la clientèle. Antonio Filosa rappelle l’anecdote du marché latino-américain. « Un jour, nous avons décidé d’éliminer la roue de secours pour optimiser les coûts. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu de nombreux appels de concessionnaires en Patagonie. Là-bas, la station-service la plus proche peut déjà se situer à 500 km. De nombreuses routes sont en gravier, donc il y a un risque élevé de crevaison. Un pneu de secours est forcément nécessaire pour continuer à rouler, car, de nuit, la température peut descendre à -10°C. Donc, même si la Patagonie est un petit marché dans l’ensemble, elle est importante pour Jeep, nous avons donc réintroduit la roue de secours. »
Garder le contact avec le réseau des concessionnaires
Avoir un retour du marché de plusieurs localités mondiales, c’est bien, mais il faut plus. Pour Jeep, le plus important est de garder le contact avec le réseau des concessionnaires. « Récemment, j’ai demandé à mon équipe une analyse des 50 principales zones urbaines aux États-Unis pour voir la part dans chacune d’elles. Bien qu’il y ait une bonne part de marché à l’échelle nationale, il y a de fortes différences entre la côte Ouest et la côte Est, une position incroyablement forte à New York, à l’inverse, on doit beaucoup s’améliorer à Los Angeles » constate Antonio Filosa.
« Être territorial signifie également stratifier le marché, comme aux États-Unis où vous avez des États fédéraux (qui respectent les normes d’émissions fédérales américaines). Mais aussi des États CARB (qui suivent les règles plus strictes de la Californie). En plus de cela, vous avez la météo. Les gens achètent beaucoup de Wrangler en Californie parce qu’il fait ensoleillé et qu’il dispose d’un toit ouvert. Les gens à New York achètent plus de Grand Cherokee parce qu’ils ont besoin d’une transmission intégrale efficace pendant l’hiver. »