Depuis 2018, la part de marché de Stellantis aux États-Unis a diminué chaque année, tombant à moins de 10 %. Pour 2025, le groupe Stellantis va impulser une nouvelle stratégie pour prioriser le marché américain.
En 2025, le marché américain devient la priorité de Stellantis
Reverser cette tendance est désormais la priorité absolue du groupe pour 2025. Les dirigeants admettent avoir commis « de nombreuses erreurs » ces dernières années, mais restent prudemment optimistes quant à un redressement. En 2024, Stellantis, qui regroupe Jeep, Ram, Chrysler, Dodge, Fiat, Maserati et Alfa Romeo, a vendu 1 303 570 véhicules aux États-Unis, soit une baisse de 15 % par rapport aux 1 527 090 unités vendues en 2023. À long terme, sa part de marché américaine est passée de 12,6 % en 2019 à seulement 9,6 % en 2023.
Lors d’une table ronde au Salon de l’Auto de Detroit, Antonio Filosa, responsable de Stellantis en Amérique du Nord, a souligné que stopper ce déclin était une priorité critique. « C’est évidemment ce que nous devons faire », a déclaré Filosa. « La part de marché sur le marché américain est notre priorité principale. »
Réparer les erreurs et aller de l’avant
Bob Broderdorf, chef de Jeep en Amérique du Nord, a déclaré à CNBC : « Nous avons des stratégies très agressives. » Tim Kuniskis, patron de Ram, a reconnu que 2024 avait été « une mauvaise année », mais se dit « très optimiste pour cette année… L’enjeu est d’équilibrer volume et marge. » Filosa a également admis que Stellantis avait sous-estimé l’importance du marché nord-américain, particulièrement celui des États-Unis, ces dernières années. Il avait alors ajouté que des changements pourraient être nécessaires en cas de retour de Donald Trump à la présidence. « Nous travaillons, évidemment, sur des scénarios », a-t-il déclaré. « Mais oui, nous devrons attendre ses décisions et celles de son administration, puis agir en conséquence. »
Malgré une année 2024 difficile, la bonne nouvelle pour Stellantis est la réduction des stocks américains. Ces stocks chez les revendeurs étaient excessifs de plus de 100 000 unités. Ce résultat intervient après des mois de niveaux de stock largement supérieurs à la moyenne du secteur. Lors d’un entretien avec Reuters, Antonio Filosa a expliqué que cette réduction avait été obtenue grâce à des rabais importants offerts aux acheteurs. Cette stratégie coûteuse était, selon lui, « nécessaire » pour redresser la situation. L’ancien PDG, Carlos Tavares, a été en partie blâmé pour ces difficultés liées aux stocks. Sa politique tarifaire agressive avait aggravé le problème. Bien que réduire les niveaux de stock ait eu un coût financier, cette démarche était jugée essentielle pour aligner les opérations sur les normes du marché.